Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 17:38
Quels sont les grands courants/mouvements poétiques du XiXème siècle?

LE ROMANTISME: Lamartine, Hugo, Vigny , Musset.

LE PARNASSE: Banville(ODES FUNAMBULESQUES/RONDELS), Hérédia (LES TROPHÉES), Leconte de Lisle (POÈMES ANTIQUES/POÈMES BARBARES) - un peu à part Gautier(ÉMAUX ET CAMÉES)  :des poètes qui refusent de s'intéresser à l'Histoire, qui cherchent la Beauté pure, qui désirent une richesse et une perfection formelles. On les ridiculisent parfois et leurs successeurs ne furent pas tendre envers eux : ils ont pourtant permis des avancées certaines ( ils ont travaillé le vers et le langage de façon remarquable).
  *lié à ce mouvement et surtout à Gautier, retenez le concept majeur D'ART POUR L'ART: contre Hugo, contre l'idée d'un engagement de l'atiste dans le société et ses problèmes naît cette expression qui se veut formulation d'un culte absolu de la beauté et de l'art sans fins extérieures à lui-même.

http://www.site-magister.com/parnasse.htm

  [petits mouvements amusants  LES ZUTISTES : dont Rimbaud et Charles Cros : éphémère mouvement de contestation qui se moquait surtout  des parnassiens  cf  http://fr.wikipedia.org/wiki/Cercle etc..Au même moment vous trouvez les HYDROPATHES, LES HIRSUTES qui donneront peu à peu ceux qu'on nommera les DÉCADENTS (J.Laforgue, J.Lorrain).]

LE SYMBOLISME ( l'indéfinissable par excellence):qui en tant qu'école domina de 1885 à 1895 et se réclama de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé QUI SONT BIEN PLUS IMPORTANTS QUE LES SYMBOLISTES PROPREMENT DITS. donc
   - précurseur Baudelaire;
   -symbolistes sans le vouloir de façon déclarée (Verlaine, Rimbaud( ON PEUT VAGUEMENT RATTACHER NOTRE EXTRAIT AU SYMBOLE, À LA RECHERCHE D'UNE LANGUE QUI PARLE À TOUS LES SENS (Voyelles)),
   -symboliste par excellence mais dépassant l'étiquette réductrice, Mallarmé,
    -symbolistes se déclarant tels après le manifeste de Moréas en 1886: Maeterlinck, Verhaeren

    *un musicien allemand a joué un grand rôle dans ce domaine: Wagner.

=> on peut dire qu'il y a autant de symbolismes que de symbolistes..Globalement on reconnaît pourtant le Symbolisme à la vision religieuse et élitiste que ces poètes ont de la Poésie ( Mallarmé, le premier) et au rejet du réalisme et au naturalisme en art.
Poésie subtile, souvent jugée hermétique et artificielle tournée vers les mythes, les légendes, le rêve, elle trouve dans le symbole sa vérité : il s'agit de suggérer la part idéale, le double (interne) du monde terrestre jugé commun mais porteur de sensations, de correspondances secrètes que seul le poète est capable de faire deviner.

     *grands peintres symbolistes : G. Moreau, Puvis de Chavannes, Odilon Redon
     *musicien classé dans les symbolistes : Debussy.
Partager cet article
Repost0
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 09:21

APRÈS LECTURE DE LA PREMIÈRE PARTIE VOUS POUVEZ LIRE LE RÉSUMÉ  qui réfléchit en termes de fonctions du lecteur.





                    •LE LECTEUR DANS JLF

On appelle narrataire extradiégétique, le lecteur que vous êtes. Celui à qui s’adresse par exemple une préface.
J’ai appelé lecteur inscrit, le narrataire intradiégétique (intérieur, intégré au récit)=N I.

[on risque de vous attendre sur la partie fonctions du lecteur de mon cours donc tout en bas : complétez mes notes (infra) par les remarques suivantes ]

    Il faut partir de la situation (fictive évidemment) que suppose le roman, qu’il veut faire admettre: voilà un texte qui prétend rapporter pour commencer un “récit” conté par un narrateur qui se donne pour auteur-témoin rapporteur-du voyage et de la conversation entre J et son maître et dont on apprend qu’il est aussi le copiste (d’un manuscrit qu’il résume parfois) dont il se veut le garant de l’authenticité.
    Ce conteur (qui se défend de faire un conte) s’adresse à un auditeur lecteur et répond à ses questions (dès le début du roman): on a donc sous les yeux à  fois l’  “enregistrement” de la conversation de J et de l’entretien du n et de son interlocuteur (ils causent 89). Les mots d’auteur et lecteur concernent l’écrit mais nous sommes poussés à nous représenter une situation orale et d’ailleurs le lecteur (NI)  a droit aux tirets des dialogues de théâtre. Un conteur envahissant et un auditeur qui est la voix la moins favorisée du livre: elle n’a droit à AUCUN RÉCIT, AUCUN APPORT..narratif même si on lui demande de choisir entre telle ou telle version. Une voix mineure, reléguée.

 Une voix vraiment sans importance?

    • Qui est ce lecteur, auditeur, narrataire? On peut tenter de définir en pointillé sa silhouette par ses interventions comme par les nombreuses répliques de l’auteur (répétons-le : nous sommes dans une fiction mais qui nous demande de construire cette silhouette).
    Contrairement au N  qu’on peut cerner dans sa profession et sa famille le L est mal connu : anonyme, on ne sait ce qu’il fait dans la vie. Il est cultivé puisqu’il connaît bien Molière 90, Goldoni 142 et son dernier succès (le BOURRU etc) et que le N cherche à le piéger en citant Montaigne sans le dire. Il reconnaît Collé 338
    Le N insiste surtout sur sa psychologie : il est curieux, veut tout savoir, passe pour fâcheux et importun à ses yeux 36, à force de toujours poser les mêmes questions 69; il aime par dessus tout les histoires d’amour 244 sous toutes les formes; il est un passionné 70, ce qui n’est pas forcément un défaut chez DD.



    • SON RÔLE apparent :

    (A) un interlocuteur cible :

    Dans une construction parallèle à celle du duo dominant, il est un peu le valet de l’auteur qui se prend pour un maître. D’un maître autoritaire, parfois cassant : un M qui ne ressemble pas à celui de J.

    Il lui faut subir non seulement les aléas du voyage et donc du récit avec ses interruptions, ses digressions, ses récits intercalés mais aussi les interventions de l’ auteur qui y va de ses confidences et anecdotes : il n’échappera pas à Gousse, au poète de Pondichéry. L’auteur amorce, excite le désir du lecteur I, puis feint de ne plus parler de Pondichéry :  le lecteur cède au désir 55 de savoir, tout en se voyant reprocher sa fantaisie 94.

    Il subit incontestablement les humeurs du n . Il est traité tantôt avec arrogance, tantôt avec désinvolture. Le n qui se donne pour auteur le traite d’hypocrite 303 & se montre même grossier mais s’excuse (338 bête).

    Il a droit non seulement aux interruptions, aux demandes de délais mais aux reproches. Veut-il savoir le lieu de la troisième couchée? On lui répond 36: QUE DIABLE CELA VOUS FAIT-IL? Puis on lui livre une allégorie raillée tout de suite après. Croit-il pouvoir avancer qu’Hudson est mort, il se fait rabrouer aussitôt 325. Quand on l’interroge 262 on ne lui laisse pas le temps de répondre.

    Bref il il sert surtout de faire-valoir.


    De plus au plan esthétique il est une sorte de repoussoir utile au narrateur qui peut en le corrigeant avancer ses propres jugements, critères et valeurs. On devine une critique donc des attentes du lecteur.

    Que lui reproche-t-on?

    Il n’aime que les romans d’amour 244 et il est trop amateur de romanesque. Dans ce roman, chacun a son leitmotiv: celui du N est “vous allez croire , lecteur...” et il nous inflige ce qu’on appelle des contrefictions, des récits hypothétiques qui pourraient avoir lieu mais que le N soucieux du vrai (54+57) récuse à chaque fois : dès le début (11) le lecteur (LI ou NI) est pris comme un amateur de fictions ultra-romanesques, ce qui, par opposition, permet au N d’insister sur l’authenticité de son “témoignage”. Fréquemment il lui reproche ses erreurs  ou anticipe sur elles 89. Ses goûts littéraires dépendent trop de la mode, il lit trop Riccoboni et ses procédés de romans sentimentaux 335.
               
    Il est une autre critique plus profonde et qui lie morale et esthétique: notre Narrataire (I) a des valeurs et il refuse au roman certains choses: il ne veut pas du récit cru, réaliste de la chair putréfiée du genou de J 29 ; plus grave: par pudibonderie il se dit choqué par la grivoiserie, la gauloiserie, les obscénités 302 de certains récits : il a droit alors à de longues répliques du N et il se voit forcé de recevoir une grande variation sur le mot de bigre 284 puis un emploi insistant de foutre. Notre lecteur n’est pas matérialiste : il faut le bousculer.
        Et dans la foulée l’initier au relativisme. C’est à lui que s’adresse la méditation sur les changements de valeurs (94/95); c’est surtout à lui que s’adresse la réflexion fondamentale (la dissertation 219) sur le sublime de Pom et les causes de son action noire mais aussi défendable que celles des hommes que personne ne conteste. Il est un détour insistant pour viser le lecteur réel.

 Mais  ce l i

    (B)N’EST-IL QU’UNE CARICATURE, QU’UN FAIRE-VALOIR? C’est aussi UN INTERLOCUTEUR PERSPICACE - voulu comme tel par le romancier.

    Dans l’agon (affrontement) qui l’oppose au N  il n’a pas toujours le dessous. Sans doute par ruse le N prétend qu’il lui emprunte 284. Surtout il est un lecteur auditeur attentif ô combien et il est celui qui nous guide vers une meilleure compréhension de la place du narrateur  :

    *rappel : en quelques occasions il remet ce dernier à sa place

            -p121: il n’y était pas : qu’il cesse de dire je vois, j’entends ...Il nous mène doucement vers l’idée de manuscrit recopié et dit.

            -il critique certains emplois improbables dans la bouche de J comme  hydrophobe 366, engastrimute  et même l’emploi d’une expression qui ne convient pas à une femme vivant à la campagne (la mortelle heure/la grande heure  289).

    Il peut être blessant et il l’est à deux reprises au moins:il laisse entendre que l’auteur n’a pas de génie...55 et surtout quand  il donne une définition critique du texte qui se développe sous nos yeux 303 (rhapsodie) : mais comme toujours il faut se méfier. Tout est fait pour nous pousser, nous lecteur/narrataire  extradiégétique , à considérer que cette rhapsodie n’en est pas une mais au contraire une œuvre vivante et composée.

   
 
   
     Ne ne soyons pas dupes. Le l i est comme le N se donnant pour auteur  un personnage crée de toutes pièces par le romancier. Il nous reste alors à définir vite ses fonctions.

••••••••••

    LES FONCTIONS du LECTEUR (narrataire intradiégétique ou lecteur inscrit dans le roman) : je donne seulement les pistes mais la question tournerait sûrement autour de ces points.

En introduction bien dire que la question du lecteur (narrataire intra- ou extradiégétique) est prise en compte très tôt dans les romans et qu’elle est devenue essentielle au XXème siècle dans la recherche critique; dire aussi qu’avec d’autres mais plus que d’autres, JLF tient une place majeure dans les aventures du narrataire (dont le XX siècle prendra la pleine mesure)


    • un personnage (donnez quelques caractéristiques cf supra) fictif de plus, manoeuvré (comme le N (à vous)) par le romancier  & qui entre

         -dans une composition parallèle à la relation M & V
         -dans une structure dialoguée parfois virulente (précisez) et renforce ainsi la dimension orale (décrivez la situation supposée) du texte fondée sur un rythme fait de ruptures et de digressions.

    • un faire-valoir du N qui lui permet d’avancer ses principes esthétiques (refus (le romanesque) & choix (matérialisme en art qui ne néglige pas le corps, ce qui passe pour grossier) et même moraux (relativisme).
        -un faire-valoir qui ne manque pas parfois de perspicacité (il nous aide à mieux cerner l’ambiguïté du N (cf supra “vous n’y étiez pas” etc)

    • un moyen ludique (proche de la métalepse) qui permet à DD

        -de décevoir l’horizon d’attente du lecteur “commun” qui n’attend pas assez du roman et trop du romanesque. Un détour nécessaire.
        -de montrer la part de désir qui règne dans toute lecture.
        -d’éveiller la conscience critique du lecteur réel (vous) rendu attentif aux techniques et procédés du roman, à ses méthodes d’illusion ; lecteur actif et non automate, lecteur créateur, vous et moi. Non plus un personnage mais une personne devenue elle aussi plus libre, moins déterminée....

cl : en disant que Dd a ouvert une voie qui ne se refermera pas de si tôt : le lecteur mis en scène, en texte a beaucoup retenu les romanciers du XXème (le VOUS de la MODIFICATION chez Butor et surtout ce lecteur de Julio Cortazar qui meurt avec, entre les mains, le récit de la venue de son assassin).

Partager cet article
Repost0
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 06:50
 POURQUOI DIDEROT A-T-IL CHOISI LA FORME DU VOYAGE dans JLF?

   -esthétiquement, il admire DON QUICHOTTE  de Cervantès, qu'il cite dans JLF et il aime la forme du roman picaresque (cf Lazarillo de Tormes);

    -TECHNIQUEMENT et philosophiquement  cette forme présente bien des avantages :

-il permet des aléas, des rencontres, des "hasards"= donc il multiplie les aventures, les personnages

-& surtout les conversations et les sujets de conversation: ce qui lous donne cette (fausse) impression de désordre, d'improvisation, de rhapsodie.

-DD multiplie les hasards alors qu'il a parfaitement construit son roman...

=> ce qui nous donne aussi l'occasion de voir des cas tous originaux (Gousse, Pom, Hudson)

     -ce VOYAGE EST AUSSI UN VOYAGE DANS LA SOCIÉTÉ DE SON TEMPS : à vous = parlez de toutes les catégories sociales rencontrées.

     -ce VOYAGE EST ENCORE UN VOYAGE DANS LE TEMPS : plus nous avançons, plus nous remontons dans le passé de J ( son enfance, le bâillon, les jeunes femmes, son engagement, Fontenoy, Denise..).

    • enfin philosophiquement DD considère que nous ne savons pas où nous allons, sinon à la mort. Le roman nous montre un trajet sans commencement et sans que nous sachions jamais où allaient vraiment J et son maître: ils n'allaient pas voir le fils spécialement car c'est à l'occasion de leur voyage que le M décida d'aller chercher son "fils" en nourrice..


À QUEL GENRE APPARTIENT JLF ?

   -le roman
   -un roman qui mêle beaucoup de genres ( théâtre, conte, fable ( de la gaine et du Coutelet, nouvelle Pom',critique esthétique) mais disons

   -un  roman philosophique, ludique (fondé sur un grand nombre de parodies ( du roman d'aventures( la fin/Mandrin), du roman d'amour, du roman picaresque,du manuscrit retrouvé...) et beaucoup de jeux sur le narrateur, le lecteur..)
  -on a même parlé d'un anti-roman qui déconstruit toute la rhétorique, toutes les techniques de construction romanesque tout en sachant très bien s'en servir lui-même: il refuse le romanesque ( cf les interventions critiques du narrateur), il évite les longs portraits, délaisse la description, déteste la psychologie de type classique, multiplie les intrigues pour casser la continuité du récit.


QUEL EST LE REGISTRE DOMINANT DE JLF ?

C'est avant tout le roma du mélange ; disons que

 1-c'est un roman où règne  le mélange des genres ( fable, conte, la nouvelle, théâtre, critique esthétique) et le mélange des registres (on a du comique (dont beaucoup de satirique), du pathétique (fin de Pom');

2-le dominant est à la fois didactique ( entre nous c'est stupide) car il nous permet de traverser beaucoup de questions philosophiques et esthétiques   et satirique ( y compris des écrivains et de leur art du roman).



POURQUOI LE PASSAGE À L'AUBERGE EST-IL LE PLUS IMPORTANT DU LIVRE?

BIEN SITUER : fin de journée V, toute la journée VI, matinée de VII.

-c'est bien le centre du livre

-un moment où l'on rencontre directement ou non toutes les classes de la société.

-un moment heureux (malgré le bloquage de la pluie et l'angine de J le 7ème jour), riche en plaisirs : le manger abondant, le vin à profusion, partenaire de conversation délicieuse (hôtesse), belle histoire de Pom.L'hôtese, comme par hasard, a connu le Capitaine.

-beaucoup de comique ( quiproquo sur Nicole, le récit de l'hôtesse interrompu par son mari et les ordres qu'elle doit donner; le mari faux autoritaire, J. boudeur etc.)

-développez alors la richesse du récit de Pom': autre cours.
  -intérêt satirique, esthétique, philosophique.
  -bien dire que la nouvelle est une mise en abyme du roman.

-enfin c'est à l'auberge que J prend officiellement le pouvoir (stipulons) et que DD montre le mieux la critique sociale et politique de son roman.


cl : sur la construction du roman : belle transition d'une machiavélique (Pom) à un machiavélique religieux, bien plus dangereux , Hudson.



 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 05:55
 SURVOL : TOUT EST DIT DANS MON COURS N°1: SIMPLEMENT JE LIMITE L'ÉTUDE AUX DERNIÈRES PAGES DU PASSAGE.

1)PASSAGE COMIQUE :

-verbal:

  => comme toujours J conduit le dialogue à sa guise..
  => évoquez le langage juridique de J qui fait écho au discours de l'hôtesse.(stipulons, décret, hiérarchie des points (1,2)), il fut arrêté : parodie (insistez sur les parodies dans le roman : parodie du roman d'aventure, d'amour, parodie de Montaigne, de Shandy etc.);

  =>le jeu sur les mots chose et titre (mot)
  =>ajoutez le proverbe qui renvoie au titre du roman jJle fataliste et (= mène)  son maître   :

-de situation :le M s'entend à nouveau dire qu'il est berné sans cesse et qu'il doit s'en accommoder.Il dit en deux phrases leurs rapports depuis 10 ans..Surtout il fait d'un abus une Loi..235
Notez qu'ici, dans les répliques J a un net avantage quantitatif : il laisse peu à dire à son M.

-au plan de la théorie philosophique de J: où l'on voit J s'appuyer sur elle pour duper le M qu'il connaît bien : tout est écrit là-haut, écrivons -le en bas...pour être plus sûr..On voit que son fatalisme est un expédient, une ruse..(tout s'est arrangé à notre insu) Impossible de s'opposer aux lois de la volonté de la nature ...moyen de tromper un M bien concliant.
      De quel livre s'agit-il en  bas de 237? Spinoza qu'il n'a pas lu? Le grand livre de la Nature, qui lui permet de dire et faire finalement ce qu'il veut en prétendant obéir à une loi supérieure?

2)IMPORTANCE SYMBOLIQUE:

-au plan philosophique : il est clair que J fait ce qu'il veut en s'appuyant sur son intelligence et sa connaissance de l'autre et en se cachant derrière un fatalisme qui justifie tout..

-au plan social : à vous , facile: éloge des capacités d'un homme du peuple qui a les moyens de dominer un noble;ici même, dans sa jonglerie verbale et,au quotidien, dans tous les faits et gestes du duo.

-conséquence politique : au-delà de J et des 1000 autres, (237) reconnaissons, stipulons les  qualités du peuple et donnons lui la place qui lui revient.

-la solution est pacifique : une prise de pouvoir qui ne crée pas de violence.Une forme d'avertissement poltique. C'est "dur" mais ce pourrait l'être plus.
Partager cet article
Repost0
6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 17:34
HUGO EST ROMANTIQUE, UN DES GRANDS ACTEURS DU MOUVEMENT ( AU THÉÂTRE (citez HERNANI) ET DANS LA LIBÉRATION DES FORMES POÉTIQUES (EN PARTICULIER L'ALEXANDRIN).

Il vécut et écrivit bien au-delà des dates du romantisme français  (1820/1840/50) puisqu'il meurt en 1885.Les recueils de poésie de son âge à proprement parler romantique sont LES FEUILLES D'AUTOMNE, LES VOIX INTÉRIEURES ET LES RAYONS ET LES OMBRES.Ses grandes œuvres de la maturité sont LES CHÂTIMENTS (1853) et LES CONTEMPLATIONS (1856)

D'AUTRES GRANDS ROMANTIQUES : LAMARTINE, VIGNY, MUSSET.LE ROMANTISME EMBRASSE TELLEMENT DE CRÉATEURS QU'IL EST DIFFICILE DE LE DÉFINIR : LES PREMIÈRES MANIFESTATION (EN DEHORS DE ROUSSEAU, LE PRÉCURSEUR(EN TOUT)), SONT ALLEMANDES ET ANGLAISES ET POUR LE DIRE VITE LE ROMANTISME A EU UNE AMBITION DE LITTÉRATURE TOTALE QUI TOUCHAIT TOUTE L'EXPÉRIENCE HUMAINE.

BAUDELAIRE EST INCLASSABLE MAIS SI L'ON Y TIENT ON PEUT DIRE QU'IL VIENT DANS LA QUEUE DE LA COMÈTE ROMANTIQUE ET qu'IL EST LE PRÉCURSEUR DU SYMBOLISME. LE PROBLÈME AVEC LUI EST QU'IL A CLASSÉ DANS SES ÉCRITS ESTHÉTIQUES DES ARTISTES  QU'IL NOMMAIT ROMANTIQUES  TELS QUE COMME POE, FLAUBERT QUI NE LE SONT PAS. IL AVAIT UNE CONCEPTION ORIGINALE DU ROMANTISME QUI NE CORRESPOND PAS À CELLE QU'ON AVAIT ALORS. IL ADMIRAIT EN PEINTURE DELACROIX QUI EST EFFECTIVEMENT ROMANTIQUE.
IL A DÉDIÉ QUELQUES GRANDS POÈMES À HUGO QU'IL ADMIRAIT MAIS AVEC BEAUCOUP DE RÉSERVES...
DANS SA POÉSIE IL EST TRÈS ATTENTIF AU TRAVAIL DE LA FORME ET SES AUDACES SONT PLUS DANS LE SUJET (LE LAID, L'URBAIN, LE MODERNE) QUE DANS LE VERS QUI EST FINALEMENT ASSEZ CLASSIQUE.


RIMBAUD(1854/1891) EST L'INCLASSABLE PAR EXCELLENCE (AVEC ISIDORE DUCASSE, COMTE DE LAUTRÉAMONT AUTEUR DES CHANTS DE MALDOROR), MAIS IL EST VRAI QU'IL FUT AU DÉPART VAGUEMENT PARNASSIEN ET ÉCRIVIT MÊME À BANVILLE AVANT DE LUI ADRESSER UN POÈME QUI DIT BIEN QU'IL N'EST PLUS PARNASSIEN. ON LE CLASSE SOUVENT DANS LES PRÉCURSEURS DU SYMBOLISME, CE QUI RÉDUIT BEAUCOUP SON IMPORTANCE...


CORBIÈRE( révélé par Verlaine dans ses POÈTES MAUDITS) EST UN HOMME DU REFUS (DES ROMANTIQUES, (IL EST HUGOPHOBE..)), DES PARNASSIENS, IL S'EN EST MÊME PRIS À BAUDELAIRE), ET IL A CRÉE UNE POÉTIQUE ORIGINALE QUI BRISE TOUS LES CARCANS, MÊLE HUMOUR, DÉRISION, GRINCEMENT, MORBIDITÉ  ET REJETTE TOUT LYRISME : VIRTUOSE DES FORMES, IL CASSE LE VERS, MULTIPLIE LES SIGNES DE PONCTUATION. ANDRE BRETON LE CÉLÉBRA ET COMPARA LES RONDELS POUR APRÈS AUX ILLUMINATIONS DE RIMBAUD. ON LE RAPPROCHE SOUVENT D'UN POÈTE QUI VINT 10 ANS PLUS TARD, JULES LAFORGUE.
   IL PARTAGE AVEC RIMBAUD ET MALLARMÉ (QU'IL NE CONNUT PAS) UNE VOLONTÉ D'INTERROGATION SUR LA POÉSIE.
Partager cet article
Repost0
6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 06:10

LA DISTINCTION ENTRE COURANT ET MOUVEMENT LITTÉRAIRE

PERSONNE N’EST D’ACCORD ET IL RÈGNE UNE GRANDE CONFUSION DANS CE DOMAINE.

L'étude des courants littéraires permet de fixer dans le temps tel auteur, tel ouvrage. On peut appartenir à un courant sans y adhérer formellement et ce sont les critiques qui disent l’appartenance d’un tel à tel mouvement. Ainsi le baroque n’était pas connu des baroques et la notion esthétique apparut au XIXème siècle...D'où les contorsions des critiques.



Le mouvement littéraire suppose une adhésion consciente, durable ou non des auteurs. Même si chaque créateur reste original on peut dire à l'aide de leurs déclarations  de certains auteurs (à l'aide de leurs déclarations) qu’ils sont proches d’un mouvement donné:les plus unis par une esthétique, des valeurs, des positions culturelles et  politiques appartiendront à une ÉCOLE (même si le mot a disparu pour différentes raisons) qui a pu se fonder autour d’un MANIFESTE ( du symbolisme ou du surréalisme par exemple). Je crois qu’on peut appeler mouvement littéraire un ensemble de déclarations, manifestes et œuvres qui  prouvent une convergence durable ou éphémère  vers  une même esthétique et une même image du créateur.



   Les choses se compliquent souvent : prenons le Symbolisme. Le mouvement apparaît, se déclare  avec Moréas dans les années 1880 (1886). Or ceux qui ont fait apparaître l’idée de Symbolisme (Baudelaire puis Mallarmé, Rimbaud , Wagner en musique ) sont des précurseurs et c’est après eux qu’on a décidé de les classer ainsi sous cette bannière (dont ils n’avaient pas besoin). Ils sont donc pris dans le MOUVEMENT symboliste et pris comme modèles  du courant symboliste.



Prenons le réalisme : c’est un courant et un mouvement.



Un mouvement (presque une École) quand des écrivains oubliés aujourd’hui déclarent qu’il faut écrire de façon réaliste. Mais quand ils le font, Balzac est proche de sa mort et il n’a jamais connu le mouvement réaliste en tant que tel alors qu’il appartient ( de façon incomplète) à une esthétique réaliste...Les Goncourt eux sont à la fois d’une grande précision dans l’observation du “réel” mais ils sont un style appelé écriture artiste qui n’a rien à voir avec le maître du réalisme, Flaubert qui refusait le mot de réalisme....



Même chose pour le naturalisme : c’est avec les manifestes, les préfaces, les déclarations de Zola un mouvement mais quand on regarde Maupassant on voit vite que lui qui fut profondément un réaliste s’est contenté d’accompagner le ..mouvement et n’appartient en fait qu’au courant..plutôt réaliste tardif...



Courant est plus vaste, plus vague, plus imprécis. Mouvement convient aux fondateurs
.


Partager cet article
Repost0
6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 05:11
ENTRAÎNEMENT ANALYTIQUE

    La septième journée : ils vont quitter le Grand-cerf après midi mais il faut attendre que le temps s’améliore encore un peu. Dans le récit de ses amours, J révèle que la femme qu’il aime est Denise et le M comprend alors ce qu’il aurait dû deviner : ils étaient ensemble jadis au château de Desglands. J évoque ensuite tous les maîtres dont il fut le serviteur. Piqué au vif dans son honneur de séducteur et de noble le M lâche une phrase qui va déterminer une longue querelle : comment Denise a-t-elle pu préférer un J ! 229

    Scène théâtrale (à bien retenir) en trois temps :

-1-le ton monte: J refuse dès lors de descendre; verbe et gestes.
-2-l’hôtesse survient, cherche à comprendre et se pose en magistrate pour séparer les adversaires;
-3-rebondissement, avancée : J en profite pour proposer un “contrat” qui prend acte des dix années que lui et son M ont passées ensemble.

Étudions la première partie de la scène.


À VOUS POUR LA PROBLÉMATIQUE.

1)UNE SCÈNE COMIQUE :

de geste : p 231 violence du M

•comique verbal:

    -la répétition de l'ordre : descendez.+ le refrain il est écrit là-haut 230/1
    -le jeu sur le mot J : paysan  et prénom. Insulte dans l'esprit du maître: on ne cesse pas d'être un inférieur quand on est d'extraction paysanne. Fatalité : vous ne serez jamais qu'un J...
    -vivacité des répliques : reprise d'un même mot : un autre 229+ mieux, un peu mieux;

     -émotion, colère du maître qui passe du vous au tu; insulte (maroufle); réplique amusante de J: clou à soufflet.
    -ironie pateline de J qui glisse doucement la vérité de la situation réelle entre eux...:

-il rappelle leur longue familiarité= pair à compagnon; ami
-............ sa liberté de ton: impertinence
    -dureté de J : franc persiflage : il raille l'autorité de son M (bas de 230) et fait comprendre le titre du livre.

comique de situation : le maître a beau vouloir faire preuve d'autorité, plus il insiste plus il en est dépossédé et sa violence prouve son impuissance.

2)UNE SCÈNE SYMBOLIQUE (au plan social et politique):

 a) il s'agit d'obéir et de descendre : J RÉSISTE et reste sur un pied d'égalité . Celui qui symboliquement descend n'est pas celui qu'on croit. Et J ne descendra jamais.

 b) le noble est blessé (Denise à préféré un J), il a un accès d'autoritarisme, il devient méprisant, injurieux, il rabaisse J ; en même J rappelle ce qu'il fait tous les jours : il est le vrai maître objectif , celui qui travaille, commande, il agit dans le concret et il sait que son maître ne peut s'en passer.Commenter le titre qui est repris : J et son maître.Il vient en premier .

 c) extension de la situation : si J est le peuple, il a de la ruse, de la finesse, il est indispensable au noble : comprenons la leçon politique explicite. Le rustre  vaut la noblesse oisive qui vit mécaniquement et n'a de supériorité que de façade et a recours à la violence quand elle s'aperçoit de sa dépendance.

cl: récapitulez (dites d'autres formes de comique dans JLF) et  parlez de la suite de la querelle.Dites bien l'importance historique
(J parent proche de FIGARO)de cette scène même si DD n'a jamais songé à l'abolition de la royauté..





Partager cet article
Repost0
6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 04:36
         LE “CONTRAT”, LA “PRISE DE POUVOIR” DE J
                              -22/237-

    La septième journée : ils vont quitter le Grand-cerf après midi mais il faut attendre que le temps s’améliore encore un peu. Dans le récit de ses amours, J révèle que la femme qu’il aime est Denise et le M comprend alors ce qu’il aurait dû deviner : ils étaient ensemble jadis au château de Desglands. J évoque ensuite tous les maîtres dont il fut le serviteur. Piqué au vif dans son honneur de séducteur et de noble le M lâche une phrase qui va déterminer une longue querelle : comment Denise a-t-elle pu préférer un J ! 229

    Scène théâtrale (à bien retenir) en trois temps :
-1-le ton monte: J refuse dès lors de descendre; verbe et gestes.
-2-l’hôtesse survient, cherche à comprendre et se pose en magistrate pour séparer les adversaires;
-3-rebondissement, avancée : J en profite pour proposer un “contrat” qui prend acte des dix années que lui et son M ont passées ensemble.

Une étape est incontestablement franchie. Un contrat qui, comme tout engagement, pourrait ne pas durer longtemps.

    -I-UNE SCÈNE COMIQUE : je vous laisse improviser


-comique de gestes avec la tension physique autour de la question du “descendez / je ne descendrai pas”. Violence du M prenant J à la boutonnière.

- comique verbal  allié au comique de “caractères”:
    -jeu de mots sur le mot jacques et sur un “homme comme un autre”.
    -richesse et vivacité des répliques (faites de reprises systématiques des même mots) avec la perfidie enjouée, l’insolence de J qui a l’avantage et ne cesse de moquer son M en lui rappelant la qualité de son service et leur égalité de fait;
    -énervement du M qui alterne tu et vous ; grossièreté (maroufle) de celui  qui redevient distant et cherche à prouver sa supériorité au moment où elle n’est plus que formelle;
    -finesse de J qui use et abuse (tactiquement) de sa référence au grand Livre  pour vaincre un adversaire qui n’est plus à la hauteur.
            -dans le comique verbal notons aussi les parodies de discours (retenez ce point : nombreuses parodies dans JLF): le magistrat joué par l’hôtesse 233 (vocabulaire: ouï, prononcé etc) et le “notaire”(?) avec J qui précise ce que sera la paire d’ “amis” dorénavant (stipulons).
            -réécriture également parodique et donc en mineur d’un conflit entre LXV et les parlements : après l’éviction de Choiseul en 1770 un triumvirat mené par Maupéou prend quasiment un pouvoir de façon dictatoriale au grand dam des philosophes : descendez serait une allusion directe à l’exil du parlement en 1771. S’y ajoute une affaire connexe, celle du parlement de Bretagne.

-comique de situation : (1) le M se raidit, se fâche, (2) accepte la solution de l’hôtesse et fou de joie se précipite dans les bras de J en reconnaissant sa dépendance réelle vis-à-vis de J, lequel (3) lui propose son “contrat” qui ne fait qu’entériner ce que le M vient de confirmer de lui-même.
    Cette scène n’est pas unique, comme on aurait pu le penser : elle est la centième du genre. Ce qui est nouveau c’est le “contrat stipulé” par J.Lequel prouve une belle intelligence en rebondissant sur l’accord dégagé par l’hôtesse. Voyons en quoi cette scène comique qui prend acte du comique d’un M qui n’a plus qu’un pouvoir de façade,  en quoi donc elle est répétitive mais surtout neuve. 

    -2-UNE SCÈNE HAUTEMENT SYMBOLIQUE  et une page fondamentale

-on a vu l’allusion au contexte politique, 234 haut. On a vu que l’hôtesse devenue magistrate parlait de zone d’obscurité en ce que l’un peut et ce que l’autre doit. C’est cette zone qui va être traitée.
 
- c’est aux plans social & politique  que cette scène comique (en apparence) importe:

        • on a la confirmation de tout ce que le récit avait accumulé dans le détail: J est sur un pied d’égalité, J est le maître de fait : il a la bourse, il commande à manger, il est actif, il rappelle son action à l’auberge à la deuxième couchée, il a séduit Denise; à l’inverse le M est passif, s’ennuie tout le temps (montre, tabac), n’aime qu’entendre J et  se raidit quand il est trop tard, quand il s’est habitué à ne rien faire, à sommeiller, à mener une vie d’automate.
        • alors  une progression apparaît  de façon décisive :

    *partons de la sentence de l’hôtesse dans cette petite comédie symbolique :  de son PRONONCÉ 233. Elle a une position qui respecte l’Ordre admis (on sait que pour elle “un maître est un maître”), le statu quo ante : mais qui est tout de même particulier et original en effet J a des prérogatives (avantage, pouvoir (exclusif) dont peut jouir quelqu'un) qu’il retrouvera dès qu’il sera revenu de la cave. L’hôtesse veut garder en l’état un équilibre entre l’état de droit et l’état de fait : mais on comprend tout de même sa position “réformiste” : quand au fil du temps, on cède un peu de son pouvoir comme l’a fait le M il ne faut pas revenir dessus. J a des prérogatives, fait étrange, il faut les lui conserver après les avoir annulées pendant une minute.

         Élargissons à l’ensemble de la société : alors on comprend mieux l’allusion au conflit avec le parlement :  la royauté et son gouvernement (tenté un temps par le despotisme avec Maupéou) doit accepter de reconnaître les “concessions passagères “ qu’elle a faites au peuple (au sens ici assez étroit - peuple au sens romain de populus et non au sens de plèbe).

    *mais J va plus loin, il va (certes de façon parodique mais sérieuse en même temps) vouloir stipuler, proposer un contrat : il prend acte de la décision de “justice”: on ne revient pas sur ce conflit mais on pourrait prévenir tous les autres conflits (anticipation intelligente (et rusée sans doute) : il veut UN ARRANGEMENT RAISONNABLE... qui correspond à quelque chose qui s’est arrangé à leur insu 236 et dont il a pris conscience.... Il va faire parler la raison et donc analyser les causes en toute lucidité : il sent, il sait 235 d’expérience que le M dépend de lui. Fait incontestable que le M vient d’admettre 234 et qu’il appelle décret VOULU par la nature : qu’est-ce à dire? J raisonne, voit causes et effets en déterministe conscient: le M & lui forment un duo depuis 10 ans alors qu’il  n’a jamais été gardé longtemps (liste d’ “employeurs” avant); donc quelque chose convient au M : J agit et, animal jaseur, parle tout le temps, pour le désennuyer. Le M a trouvé le vice qui lui convient. Il y a accord, convenance entre eux : il appelle besoin ce qui pourrait être intérêt bien compris : pour le M, J est un besoin 236 indispensable et le moyen de satisfaire ce besoin. Les deux y trouvent leur compte. Impossible d’aller contre de toute façon : tout obéit à une logique de la nécessité (comme le prouve le vocabulaire employé par le valet).
        -repartons : de fait, J a l’ascendant, la vitalité, la force; de droit  le M a le titre, l’apparence, l’indulgence (qualité certaine) mais le fait de sa faiblesse transforme tout.. Leur rapport est socialement, formellement à l’avantage du M, il est humainement à l’avantage de J. Le valet après examen demande  à en tirer les conséquences en connaissance de causes - tout le problème du déterminisme. Savoir et libération. Savoir et convenance. S’il avait  vraiment lu Spinoza il parlerait de composition de conatus.

    => Quelle lecture faire alors de ce passage (partie 3 de la querelle) qui n’a l’air de rien et qui va très loin? Va-t-il plus loin que le réformisme de l’hôtesse?

    -on peut voir déjà une ruse de J et une transformation effective fondée sur le fatalisme qu’il utilise avec intelligence (le grand livre lui sert d’alibi dans une stratégie efficace): il y a inégalité sociale entre M & V mais aussi inégalité naturelle en faveur du V. La vitalité de J, sa vivacité intellectuelle l’élèvent de fait.
    - par tradition on cite alors un texte de Hegel consacré à J qui montre (en parallèle à sa célèbre méditation sur M & esclave dans LA PHÉNOMÉNOLGIE DE L’ESPRIT) combien l’esclave/valet a acquis de pouvoir (de savoir-faire, d’intelligence pratique) pour renverser le M : (par anachronisme et téléologie facile) on croit voir venir alors la Révolution française. Il suffira de changer le droit et les faits donneront l’avantage à J, donc au peuple dont tout le monde a besoin. D’ailleurs la phrase sur les mille autres 237 valets donne une portée générale à la situation singulière du duo.
     Il est de tradition de lire alors un rêve d’émancipation du peuple (J= la partie paysanne la plus importante de la France mais on peut aller à tout le 1/3 état) d’autant que le narrateur dès la page suivante,  citant J, va faire l’éloge du peuple et le défendre contre l’accusation de cruauté 238. Des auteurs comme Anatole France qualifieront DD de “socialiste” (pur anachronisme): si le M est le roi et J le peuple on aurait une proposition démocratique : en attendant une prise de pouvoir le valet demande une reconnaissance de fait de son importance .Le rapport de force serait tôt ou tard à son avantage. [C’est sans doute méconnaître le peu d’espoir que DD mettait dans le peuple (au sens de plèbe) mais oublions ce point]. La chute provoquée du maître dans le futur épisode du cheval serait un symbole éloquent. Que le M soit encore heureux de garder le titre.

        Ici on peut proposer une position plus diderotienne : si J est “un philosophe” d’origine populaire, et si d’autres philosophes plus éclairés que lui viennent auprès des rois, on peut aller tranquillement vers un pouvoir plus réel du peuple (dont ils seraient l’expression) en gardant un pouvoir symbolique au roi ou même un temps aux aristocrates que le livre montre en fin de course. Les actifs auraient enfin le pouvoir de droit qu’ils ont déjà de fait au détriment des aristocrates parasites parce qu’improductifs. DD veut un État qui soit aux mains des actifs et de ceux qui peuvent agir sur la nécessité en oeuvrant et pensant les liaisons, les causes.

        Une chose frappe en tout cas dans cette fiction : l’accord se fait sans violence, il est même fait pour abolir la violence. Si chez Hegel on a tôt ou tard une prise de pouvoir imminente fondée sur un rapport de forces, avec  DD nous aurions un accord de deux êtres et de bien d’autres qui se conviennent: puissance de degrés divers, puissances inégales qui conviennent aux deux parties. Tout le problème politique de DD étant de trouver au niveau de l’État un accord d’intérêt général qui ait l’assentiment de tous les intérêts particuliers. Il y a beaucoup réfléchi mais n’a pas livré une oeuvre systématique qui aurait été pour lui ce que le TRAITÉ POLITIQUE est pour Spinoza et  le  CONTRAT SOCIAL  pour Rousseau.

cl : on voit ce qui se cache de complexe sous cette dispute qui semble surtout amusante à première vue. Quelques jours après, coup de théâtre, le maître trahit le valet, trahit son honneur en tuant ST-Ouin  et laisse J se faire accuser à sa place. Si les maître en sont là le pouvoir sera bientôt à prendre. Avec l’aide de philosophe plus instruit que J? Sinon faudra-t-il redouter des troupes dirigées par Mandrin?
Partager cet article
Repost0
4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 15:16


POUR NOS QUATRE AUTEURS :quelle est l'esthétique, à quel mouvement artistique appartiennent auteurs et textes?

-des Barreaux appartient au mouvement baroque mais ce texte n'en est pas la preuve formelle;son "ami" Théophile de Viau était un des grands baroques.

-Cyrano est un baroque incontestable et on peut parler de ses deux romans comme de romans philosophiques d'anticipation ;il préfigure le conte voltairien.

-d'Assoucy est difficile à définir en termes d'esthétique: il y a chez lui encore des éléments baroques* (la digression, la répétition, le ressassement, l'hyperbole) mais  son art relève comme il le voulait du burlesque* dans un roman qui soutient la comparaison avec les picaresques.

-Laclos est par la pensée un écrivain des Lumières, très admiratif de Rousseau ; son roman épistolaire s'inscrit dans le roman libertin ( Crébillon en ayant été avant lui le maître) doit beaucoup à la tragédie et l'auteur a été façonné par les grands classiques (Molière , Racine). On a parlé de roman algébrique..


Genre burlesque. [En France, aux environs des années 1640-1660] Parodie généralement en vers dont le propos était de travestir de manière comique a) soit le plus souvent une œuvre de style, noble, en prêtant aux héros des actions et des propos vulgaires et bas : Scarron a mis l'Énéide en vers burlesques (BESCH. 1845); b) soit, inversement et plus rarement, un sujet peu élevé (éloge du vol) en prêtant aux personnages des actions et des propos élevés et nobles (le terme exact est dans ce cas héroï-comique)




QUELS SONT LES GRANDS POÈTES LIBERTINS ET BAROQUES?

RETENEZ POUR LE BAROQUE littéraire qu'il est dominé par LA MÉTAPHORE,l'oxymore, l'antithèse, l'hyperbole,l'allégorie,

JEAN  de SPONDE (1557/1595), homme politique et poète religieux remarquable.

Étienne DURAND. LES MÉDITATIONS ( 1611)


THÉOPHILE DE VIAU : la première édition de ses œuvres est 1621quand il évoque l'homme perdu dans la nature, mené au gré de sa vanité et de ses passions et surtout dans sa pièce PYRAME ET THISBÉ.

Saint-Amant (1594/1661) est un grand baroque (virtuose) qui fréquenta les libertins mais n'aimait pas leur impiété.





POUVEZ-VOUS CITER UNE GRANDE PIÈCE BAROQUE ?

DEUX : PYRAME ET THYSBÉ de THÉOPHILE DE VIAU, L'ILLUSION COMIQUE de CORNEILLE .

À L'ÉTRANGER, LA VIE EST UN SONGE DE CALDERON et certaines pièces de SHAKESPEARE (si on veut) :








Partager cet article
Repost0
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 17:51
SIMPLE RAPPEL :

-Giordano Bruno est brûlé à Rome en 1601 pour avoir affirmer entre autres la pluralité et l'infinité des mondes.

-L'Église catholique condamne les thèses de Copernic en 1616; elle force Galilée à se taire en 1633;

-Vanini est brûlé et torturé en 1619;

-Théophile de Viau est arrêté en 1624 ( deux ans);

-même les œuvres de Descartes seront mises à l'index par la papauté dans les années 60...

Écrire, penser étaient des gestes très téméraires dans certains cas...


• savoir que les grands pourchasseurs de libertins au début du siècle furent GARASSE & Voisin ( VOIR L'AFFAIRE THÉOPHILE DE VIAU)




VANINI (1595/ 1619)

  *THÉOLOGIEN au départ, formé à Naples, il soutient des thèses qui le poussent à fuir en Angleterre où il devient anglican....mais il demande vite le pardon du pape. Il s'évade d'une prison de Londres, échoue dans son retour en Italie et s'installe à Paris. Il est le protégé  de Bassompierre, proche de Marie de Médicis et libertin déclaré.

 Il publie en quatre volumes des dialogues intirulés ADMIRABLES ARCANES DE LA NATURE : les 3 premiers sont consacrés à la science. Le quatrème fait problème : il attaque la religion des païens mais s'en prend aux miracles, aux apparitions, à la sorcellerie, bref ce ne sont pas les seuls païens qui sont attaqués....

 En réalité s'll fait parfois référence à Dieu mais pour lui seulle la Nature importe et il ira jusqu'à soutenir ... que le monde est éternel....!!!et que tous les vivants connaissent des mutations, y compris l'Homme ....Il a en fait une position matérialiste et dit clairement que toutes les religions sont des impostures.

Ses adversaires qui le liquidèrent (il était parti dans le sud-ouest, à Toulouse) le traitaient de prince des libertins et d'aigle des athées.Il sera victime de la réaction antilibertine des années 1619/1625.

Il fut arrêté à Toulouse (où il vivait sous un faux nom )pour blasphème et athéisme : on le traîna dans la ville sur un charriot, on le plaça devant la cathédrale pour lui couper la langue et le brûler avant de disperser ses cendres...On découvrit plus tard qu'il était Vanini.

Partager cet article
Repost0